Présenter ses meilleurs vœux à l’occasion de fêtes non musulmanes
Il est incontestable que cette affaire est à la fois très importante et très délicate pour les musulmans qui résident en Occident. Le Conseil reçoit un grand nombre de questions de frères et sœurs qui habitent dans ces pays au milieu des non musulmans et qui, de fait, nouent et entretiennent avec eux des relations de bon voisinage, dans leur lieu de résidence, dans le cadre professionnel ou lors de leurs études.
Le musulman peut légitimement ressentir de la reconnaissance envers le non musulman (dans certaines situations, comme l’étudiant musulman encadré par un professeur honnête et dévoué, ou le médecin qui s’évertue à soigner un malade musulman, etc.).
Que doivent faire les musulmans avec des non musulmans pacifiques qui n’expriment aucune haine envers eux ; ils ne les oppriment pas, ni ne les expulsent de leurs demeures et n’aident pas à leur expulsion ?
Le Coran a établi une constitution sur les relations des musulmans avec les non musulmans. Deux versets coraniques traitent de ce sujet. Dieu dit :
« Dieu ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les équitables. Dieu vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes. » Coran 60/8-9
Ces deux versets font clairement la distinction entre les non musulmans pacifiques et les non musulmans belliqueux.
Pour la première catégorie des non musulmans, le verset a recommandé la bienséance et l’équité. L’équité (al-qist) signifie la justice et la bienséance (al-birr) regroupe tous les sens du bien et de l’excellence, ce qui est au-dessus de la justice. En effet, si la justice consiste à acquérir ses droits, la bienséance consiste, elle, à en laisser passer certains dans un souci de bonté.
Pour être juste envers une personne, il faut lui donner ses droits, tous ses droits sans rien en diminuer. La bienséance consiste à lui donner plus que ses droits, même aux dépens de soi : c’est l’excellence.
En ce qui concerne la seconde catégorie de non musulmans, que le deuxième verset interdit de prendre pour alliés, il s’agit de ceux qui éprouvent de la haine envers les musulmans, les combattent et les expulsent de leurs pays parce qu’ils croient au Dieu unique. C’est exactement ce qu’ont fait les qurayshites et les polythéistes de la Mecque envers le Prophète et ses Compagnons.
Le Coran choisit le mot al-birr (bienséance) pour parler des relations avec les non musulmans pacifiques, quand Il dit : « Dieu ne vous défend pas d’être bienfaisants. » Or ce mot est utilisé pour qualifier le plus grand des droits après celui de Dieu : la bienséance envers les parents.
Les deux shaykh (al-Bukhârî et Muslim) ont rapporté, selon Asma la fille d’Abû Bakr, qu’elle vint vers le Prophète et lui dit : « Ô envoyé de Dieu, ma mère associatrice est venue me voir et elle entend garder ses liens de famille avec moi. Est-ce que je peux la revoir ? » Et le Prophète lui dit : « Sois bonne envers ta mère. » (1)
Il lui dit ceci alors que sa mère était polythéiste et l’on sait que la position de l’islam vis-à-vis des gens du Livre est beaucoup plus souple qu’avec les polythéistes et les non croyants.
Le Coran a même autorisé les musulmans à manger la nourriture des gens du Livre et avoir des alliances avec eux. Ainsi, le musulman peut manger de leur viande à condition que celle-ci soit égorgée et il peut se marier avec les femmes croyantes parmi les gens du Livre comme le précise le verset :
« Toute nourriture bonne et pure vous est désormais permise. La nourriture de ceux qui ont reçu les Écritures est aussi licite pour vous, de même que la vôtre l’est pour eux. Pour ce qui est du mariage, il vous est permis de vous marier aussi bien avec d’honnêtes musulmanes qu’avec d’honnêtes femmes appartenant à ceux qui ont reçu les Écritures avant vous. » Coran 5/5
Or, les conditions et les effets bénéfiques de ce mariage sont l’affection et la tendresse entre les deux époux comme Dieu le dit dans le Coran :
« Et parmi Ses Signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses, afin que vous trouviez auprès d’elles votre quiétude, et a suscité entre vous et elles affection et tendresse. » Coran 30/21
Comment l’homme ne peut-il pas éprouver de la tendresse et de l’affection envers la femme de sa vie et la mère de ses enfants ? Dieu dit :
« Il vous est permis, la nuit qui suit une journée de jeûne, d’avoir des rapports avec vos épouses qui sont un vêtement pour vous autant que vous l’êtes pour elles. » Coran 2/187
Parmi les conditions et les effets bénéfiques de ce mariage, on trouve l’alliance entre les deux familles. C’est l’un des deux liens naturels et fondamentaux auquel le Coran fait référence dans le verset :
« C’est Lui qui, de l’eau, a créé les êtres humains qu’Il a unis par la parenté et l’alliance. Ton Seigneur est Omnipotent. » Coran 25/54
Et parmi les conditions de ce mariage, il y a également la maternité, la présence de cette mère et les droits indiscutables que l’islam lui a accordés envers son enfant.
« Cependant, ceux que des liens du sang unissent sont encore plus proches les uns des autres, comme Dieu l’a prescrit. » Coran 8/76
« En vérité, Dieu ordonne l’équité, la charité et la libéralité envers les proches, et Il interdit la turpitude, les actes répréhensibles et la tyrannie. Dieu vous exhorte ainsi pour vous amener à réfléchir. » Coran 16/90
Si les droits de la mère et ceux des proches obligent le musulman ou la musulmane à soigner ses relations avec eux, ce qui est pour lui ou elle une preuve de sa bonne moralité, son grand cœur et son dévouement pour ses proches, alors les autres droits l’obligent à se comporter envers eux de façon convenable. Le Prophète a fait cette recommandation à Abû Dharr : « Crains Dieu ou que tu sois, fais suivre la mauvaise action par une bonne action, tu l’effaceras, et sois bon envers les gens.» (2) Il dit clairement « sois bon envers les gens » et non « sois bon envers les musulmans ».
Le Prophète a également recommandé la tendresse et la douceur dans les rapports avec les non musulmans comme il nous a mis en garde contre la violence et la rudesse. Ainsi, quand un groupe de juifs sont venus voir le Prophète, ils tournèrent leurs langues et dirent : « as-sâmu ‘alayka », ce qui signifie : « que la mort soit sur toi. » Les ayant entendus, ‘Âïsha (l’épouse du Prophète) dit : « Que la mort et la malédiction de Dieu soient sur vous, ennemis de Dieu. » Et quand le Prophète la blâma pour son geste, elle lui dit : « Tu n’as pas entendu ce qu’ils ont dit, Ô envoyé de Dieu ? » Il dit : « J’ai entendu et j’ai répondu : et sur vous ! » (ce qui signifie : la mort vous atteindra comme elle peut m’atteindre). Ensuite, il lui dit : « Ô ‘Âïsha, Dieu aime la tendresse et la douceur dans toute chose. » (3)
La permission de féliciter les non musulmans durant leurs fêtes est d’autant plus confirmée qu’ils le font eux-mêmes avec les musulmans à l’occasion des fêtes musulmanes. Or, il nous a été demandé de récompenser une bonne action par une bonne action, de rendre le salut d’une façon plus courtoise ou au moins de rendre le salut :
« Lorsqu’on vous adresse un salut, rendez-le de façon plus courtoise ou tout au moins rendez-le ! Dieu vous demandera compte de tout. » Coran 4/86
Le musulman ne peut être moins généreux que les autres. Sa moralité ou son éthique ne doivent pas être moindre. Au contraire, elles doivent être meilleure, tout comme le souligne le hadith : « Le croyant qui a parachevé sa foi est celui qui a un noble caractère. » (4) Le Prophète a dit également : « J’ai été envoyé pour parachever les nobles caractères. » (5)
Ceci est d’autant plus vrai, si on veut témoigner de la noblesse du message de l’Islam, et si on veut œuvrer pour le rapprochement entre musulmans et non musulmans. Si tout ceci fait partie des obligations du musulman, il ne peut le faire en s’isolant des non musulmans mais en établissant de bons rapports avec tous ses concitoyens.
Le Prophète avait un noble caractère. Il était facile, bon et serviable avec les qurayshites durant la période mecquoise alors qu’ils l’agressaient et s’acharnaient à lui faire du mal ainsi qu’à ses Compagnons. Ils lui faisaient tellement confiance qu’ils déposaient chez lui les biens et les richesses dont ils craignaient la perte. Et quand le Prophète décida de quitter la Mecque pour aller à Médine, il chargea ‘Alî (son cousin et son gendre) de rendre ces dépôts à leurs propriétaires non musulmans.
Il n’y a donc aucun problème à ce que le musulman adresse des félicitations aux non musulmans à l’occasion de leurs fêtes. Cependant, ces félicitations, qu’elles soient verbales ou écrites, ne doivent pas comporter d’emblèmes ou d’expressions qui s’opposent aux préceptes de l’islam comme la croix chrétienne par exemple, car l’islam nie totalement l’idée de la crucifixion :
« Ils dirent : “Nous avons tué Jésus-Christ, le Fils de Marie, le messager de Dieu.” Mais ils ne l’ont point tué ni crucifié. » Coran 3/156
Les paroles et les expressions utilisées habituellement pour adresser des félicitations à des non musulmans à l’occasion de ces évènements ne peuvent constituer pour eux une forme de soutien dans leur religion ni même une satisfaction ou un consentement de ce fait. Il s’agit simplement d’expressions ou de paroles de courtoisie.
Il n’y a également aucun interdit à accepter les cadeaux des non musulmans et de les récompenser pour ces gestes. En effet, le Prophète a accepté les cadeaux que lui avaient offerts des non musulmans, comme al-Muqawqis, le chef des coptes d’Égypte (6) et d’autres, à condition toutefois que ces cadeaux ne fassent pas partie de choses interdites en islam.
Enfin, il ne faut pas oublier de rappeler que certains jurisconsultes musulmans comme Ibn Taymiyya ou son élève Ibn al-Qayyim ont des avis très durs concernant la célébration et la participation aux fêtes religieuses des polythéistes et des gens du Livre. Le Conseil partage leurs avis quand il s’agit de combattre la célébration par les musulmans des fêtes religieuses des polythéistes et des gens du Livre. On voit effectivement certains musulmans égarés célébrer les fêtes de Noël comme ils célèbrent les fêtes de l’Aïd al-Fitr et l’Aïd al-Adha, et peut-être mieux encore. Ceci est interdit en islam car nous avons nos propres fêtes et ils ont les leurs. Cependant, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que le musulman puisse adresser des félicitations à des non musulmans qui sont des proches, des voisins, des amis ou toute personne avec laquelle il entretient une relation sociale basée sur la bonne entente et la courtoisie.
En ce qui concerne les fêtes nationales et sociales comme la fête de l’indépendance, de l’union, de l’enfance, la fête des mères, etc., il n’y a aucune gêne à ce que le musulman adresse des félicitations et participe à la célébration de ces fêtes en sa qualité de citoyen ou de résident dans ces pays, à condition qu’il évite les interdits qui peuvent être d’usage dans ces fêtes. (7)
[Décision 3/6]
1. Rapporté par al-Bukhârî (n°2477, 3012, 5633, 5634) et Muslim (n°1003).
2. Rapporté par Ahmad (5/153, 177), Tirmidhî (1987), Dârimî (n°2688) et al-Hâkam (n°178), d’après les propos d’Abû Dharr. Il a été authentifié par al-Hâkam et Tirmidhî qui le considèrent comme « bon – authentique ».
3. Rapporté par al-Bukhârî (n°2777 et dans d’autres endroits) et Muslim (n°2165), d’après les propos de ‘Âïsha.
4. Hadith authentique rapporté par Ahmad (n°7402, 10106, 10817), Abû Dâwûd (n°4682), Tirmidhî (n°1162) et Dârimî (n°2689), d’après les propos d’Abû Hurayra. Tirmidhî considère ce hadith comme « bon – authentique ».
5. Hadith authentique rapporté par Ahmad (n°8952), al-Bukhârî (n°273) et al-Bazzâr (n°2470) avec une bonne chaîne de transmission. Ibn ‘Abd al-Barr (24/333) a authentifié ce hadith dans at-Tamhîd.
6. Ces récits sont nombreux et authentiques. Rapporté par Tahâwî (6/399, 11/128) dans son Sharh mushkil al-âthâr.
7. Un membre du conseil, le Docteur Muhammad Fu’âd al-Barâzî, s’est opposé à cette décision en disant : « Je ne suis pas d’accord pour les féliciter à l’occasion de leurs fêtes ni de me rapprocher d’eux en ces occasions. »
Source : http://www.mosquee-acmr.fr/index.php?page=spiritualite&id=33
Des mérites de la générosité : du sourire à la bienséance envers autrui
La générosité est une des qualités que le musulman doit acquérir si ce dernier ne la possède pas. En effet, elle représente une des nombreuses vertus de l’Islam. Nous devons donc faire preuve de générosité entre nous tout au long de notre vie. Cependant, nous devrions augmenter notre générosité durant le mois béni de Ramadan.
La générosité est une des qualités que le musulman doit acquérir si ce dernier ne la possède pas. En effet, elle représente une des nombreuses vertus de l’Islam. Nous devons donc faire preuve de générosité entre nous tout au long de notre vie. Cependant, nous devrions augmenter notre générosité durant le mois béni de Ramadan. Durant ce mois, nous devons multiplier les bonnes actions et parfaire notre comportement. Cela induit donc le fait d’être généreux envers son frère.
Nous allons expliquer l’importance et les mérites de la générosité en Islam avant d’évoquer la générosité du meilleur des enfants d’Adam (‘alayhi salat wa salam) : notre Prophète bien aimé (‘alayhi salat wa salam).
L’importance et les mérites de la générosité en Islam
La générosité occupe une place particulière en Islam. En effet, tout musulman a pour devoir d’être généreux et ce, à travers un des piliers de l’Islam qu’est la Zakat. Cette aumône obligatoire souligne à elle seule l’importance de la générosité en Islam. Nous devons répondre aux besoins de nos frères les plus démunis et ce, en espérant l’agrément d’Allah le Très Haut.
Cependant, il est important de donner également ce que nous aimons et non uniquement ce que nous avons en surplus. Les mérites de la générosité en Islam sont d’une telle ampleur que l’on saisit de ce fait, l’importance de cette qualité.
Tout d’abord, nous devons savoir que lorsque nous faisons un acte généreux, Allah Le Très Miséricordieux en est témoin. Il dit : {Tout ce que vous dépensez comme bien, Dieu le sait parfaitement.} (Sourate 2 : verset 273). Allah est témoin de ce que nous donnons et va donc nous récompenser pour notre bien. Nous œuvrons dans le seul but de Le satisfaire et d’espérer Sa récompense. À ce sujet, Il dit : {Tout ce que vous dépensez [au service de Dieu], II vous le remplace.} (Sourate 34 : verset 39). Il dit également : {Et pour tout ce que vous dépensez de vos biens, vous serez pleinement récompensés et nullement lésés.} (Sourate 2 : verset 272). Donnons donc sans compter car Allah nous remplacera ce que l’on a donné. Et quel meilleur don que celui de Notre Seigneur ? La récompense de Notre Créateur représente le mérite le plus important car Il est Le Très Généreux et Très Miséricordieux.
De plus, la générosité est un moyen pour nous d’accéder au Paradis. Lorsque nous faisons preuve de générosité, cela plaît à Allah et par conséquent, cet acte nous protège de l’Enfer. En ce sens, il est rapporté par ‘Adi Ibn Hâtem (qu’Allah l’agrée) que le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a dit : « Protégez-vous du feu (de l’Enfer) ne serait-ce que par un morceau de datte. » Ainsi, notre Prophète bien aimé (‘alayhi salat wa salam) nous a incité à être généreux même si l’on donne peu. Cela est un bienfait pour nous car en donnant à l’autre, nous nous protégeons de l’Enfer sobhanAllah !
La générosité, une Sunna
La générosité fait partie des traits de caractère de notre noble Prophète (‘alayhi salat wa salam). Cela est largement rapporté dans les ahadiths. En effet, selon Jaber (qu’Allah l’agrée), «Jamais on n’a demandé quelque chose au Messager de Dieu (‘alayhi salat wa salam)et qu’il ait dit «non». » L’homme sur lequel nous devons prendre exemple était d’une générosité sans limite. Qu’en est-il de nous ? Donnons-nous autant que nous le pourrions ?
Le Prophète Mohamed (‘alayhi salat wa salam) était le plus généreux de tous et il l’était d’autant plus durant le mois de Ramadan. Ce dernier (‘alayhi salat wa salam) était loin d’être aisé mais il donnait tout ce qu’il avait. En effet, ibn ‘Abbass a dit dans un hadith rapporté par Al Boukhari et Muslim : “Le prophète (‘alayhi salat wa salam) était l’homme le plus généreux des hommes. Il l’était encore plus pendant le mois de Ramadan lorsqu’il recevait la visite de l’ange Gabriel. Il le rencontrait alors chaque nuit et le prophète (‘alayhi salat wa salam) lui lisait le Coran. Ainsi devenait-il plus généreux que les vents chargés de pluie”. L’homme le plus exemplaire faisait preuve d’une immense générosité, qu’attendons nous pour en faire de même ? Profitons de ce mois béni pour être plus généreux que jamais incha Allah ! Prenons exemple sur le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) et détachons nous des biens de cette vie.
Par ailleurs, un jour, le Prophète (‘alayhi salat wa salam) mena la prière à la mosquée, puis retourna chez lui en courant pour revenir presque aussitôt. Un de ses compagnons l’interrogea à ce sujet et il répondit : « J’avais laissé chez moi une pièce d’or reçue en charité, et comme la pensée qu’elle reste chez moi toute une nuit me déplaisait, je l’ai amenée à la mosquée pour qu’elle soit donnée [aux pauvres].» (sahih Al Boukhari). Quel exemple de générosité ! Macha Allah ! Remettons-nous en cause en ce mois sacré car nous sommes loin d’être aussi généreux que nous le pourrions.
Un sourire, une aumône
Soyons généreux afin de plaire à Notre Seigneur, éloignons-nous de l’avarice et de l’attachement au matériel d’ici bas. Tentons de nous rapprocher d’Allah en ce mois sacré en accomplissant ce qu’Il aime. La générosité nous éloigne des parures de ce bas monde et nous fait tendre vers le Paradis et quelle meilleure demeure que celle-ci ?
N’oublions pas qu’être généreux ne se résume pas seulement par de l’argent mais également par des gestes simples comme un sourire ou encore le fait d’aider des personnes âgées dans leur quotidien. Méditons sur notre comportement vis à vis de nos frères démunis. Qu’Allah nous rapproche de ce qu’Il aime et nous éloigne des tentations de ce bas monde. Puisse-t-Il faire de nous des serviteurs généreux qu’Il récompensera dans l’au delà incha Allah.
Comment concilier activités professionnelles et spiritualité ?
La spiritualité en Islam a un rapport avec la vie professionnelle. Le croyant en Islam place toujours Allahou Soubhana Tâala au cœur de ce qu’il fait.
Comment concilier la spiritualité avec l’activité professionnelle ? En somme comment vivre au quotidien la spiritualité et l’activité professionnelle ?
LA SPIRITUALITE ET LE TRAVAIL
Pour le musulman, la spiritualité est la manière dont celui-ci conserve vivante sa foi par les pratiques obligatoires, l’intensifie et la renforce par des œuvres surérogatoires. Autrement dit, la spiritualité est l’effort intime pour lutter contre la tendance à oublier Dieu. Elle est par conséquent, une quête perpétuelle et n’est jamais un acquis définitif.
Quant à l’activité professionnelle, c’est le travail mené par l’homme ou la femme en vue de subvenir a ses besoins ou de venir en aide a son prochain et de contribuer au progrès de la société. En islam le travail est indispensable, il est un acte d’adoration. Le prophète(SAW) a dit : « Celui qui se trouve fatigué au soir à cause de son travail, celui-là se trouve pardonné à son soir ». Donc le travail est aussi une occasion de se rapprocher de Dieu.
LES CONDITIONS A REMPLIR POUR QU’UNE ACTIVITE PROFESSIONNELLE SOIT UNE ADORATION
Nous pouvons retenir cinq (5) conditions qui sont :
1- Le travail effectué doit être licite selon l’islam. Un travail reprouvé par l’islam par exemple où on pratique l’usure ou encore on tient de la vente d’alcool n’est pas et ne sera jamais un acte d’adoration. Dieu est bon et n’accepte que ce qui est bon.
2- L’activité doit être effectuée dans une bonne intention : le musulman agit dans l’intention de préserver sa dignité, de mettre sa famille à l’abri du besoin, de faire profiter sa communauté et d’exploiter cette terre comme Dieu l’a ordonné.
3- L’activité doit être accomplie le mieux possible, comme l’indiquent les hadiths : « Dieu aime, lorsque l’un de vous accomplit une tâche, qu’il recherche la perfection. » Baïhaqi.
« Dieu a prescrit qu’on agisse bien en toute chose » Mouslim.
4- On doit respecter les limites fixées par Dieu : ne pas être injuste, ne pas trahir, ne pas tricher, ne pas enfreindre les droits de quiconque.
5- L’activité accomplie pour ce bas monde ne doit pas nous détourner de nos devoirs religieux, comme le dit Dieu dans le Coran : « O vous qui croyez, que vos biens et vos enfants ne vous détournent pas de l’invocation de Dieu : ceux qui agissent ainsi, voila les perdants » S63V9
« Des hommes que ni un négoce ni une vente ne distrait du souvenir de Dieu, de l’accomplissement de la prière et de l’acquittement de l’aumône purificatrice » S24V37
Du moment où le musulman observe ces conditions, il accomplit en travaillant un acte d’adoration même s’il n’est pas dans une mosquée.
COMMENT VIVRE AU QUOTIDIEN SA SPIRITUALITE ET SON ACTIVITE PROFESSIONNELLE ?
(VIATIQUE)
1-Mener une activité licite ;
2-Travailler honnêtement et avec sincérité;
3-Rechercher l’excellence dans la profession ;
4-Etre ponctuel au service ;
5-Etre serviable et sympathique avec ses collègues ;
6-S’acquitter de la zakat ;
7-Accomplir la prière à son heure ;
8-Exécuter trois(3) des cinq(5) prières en groupe ;
9-Jeûner une(1) fois par semaine ;
10-Faire l’aumône volontaire au moins une(1) fois par semaine ;
11-Dire ASTAGHFIROULLAH au moins 100 fois par jour ;
12-Faire la prière nocturne au moins une(1) fois par mois ;
13-Faire une retraite spirituelle une(1) fois au moins par an ;
14-Rendre visite à un(e) frère/ sœur une fois par semaine ;
15-Se rendre au cimetière une(1) fois par mois ;
16-Lire une partie du Coran par jour ;
17-Se rendre à un cercle de formation une(1) fois par semaine.
L’EDUCATION DU MUSULMAN A TRAVERS LE CORAN
Toute la louange est à Allah qui a révélé à son serviteur le Coran et dans lequel il n y a aucune tortuosité. Que sa paix et sa miséricorde se répandent sur l’ultime envoyé Muhammad. Le noble Coran est la lecture idéale, le rappel, la lumière, la preuve, le miracle, la parole d’Allah immuable parmi nous. Sa révélation a changé le cours du monde et la vie de milliards de personnes. C’est pourquoi nous nous attèlerons à voir comment il éduque le musulman, pour le rendre comme Dieu le veut. L’éducation du musulman par le Coran se comprend à travers les finalités et objectifs éducatifs, le contenu, les méthodes et ses défis actuels. N’étant pas un expert du saint Livre, qui au demeurant n’est entièrement et totalement appréhendé que par Allah, je me confie à Lui pour qu’il nous éclaire le cœur à la compréhension de sa parole.
I. LES FINALITES DE L’EDUCATION DU MUSULMAN
A TRAVERS LE CORAN
Dans le noble Coran, Allah a précisé quelle qualité d’homme le musulman doit être : « Puissiez-vous former une communauté qui prêche le bien, ordonne ce qui est convenable et interdise ce qui est répréhensible. Ce sont ceux qui agissent ainsi qui seront les bienheureux. » S3V104
C’est ce que Dieu veut que nous soyons. Ce type d’homme a déjà existé. Ce type d’homme est Rassoul, les sahabas, les vertueux. Il vit en communauté et il est ouvert.
II. LES METHODES ET TECHNIQUES D’EDUCATION
Elles sont multiples, vu l’universalité de l’islam.
1. La parabole
Dieu éduque à travers des paraboles qui sont contées dans le Coran. L’araignée, la mouche, les fourmis sont des cas de paraboles rapportées pour amener les doués d’intelligence à réfléchir.
2. Le rappel historique à travers les peuples anciens, comment ils ont obéi ou désobéi et
Quelles furent les conséquences de leurs comportements. Ce rappel se fait à travers des récits poignants, avec un style convaincant et émouvant mais concis. Exemple de Karun (S28V72-82 ; S29.). De tous ceux-ci Allah dit : « Ceux que nous avons mis sur la bonne voie et que nous avons élus. Lorsque les enseignements du Miséricordieux leur sont récités, ils se prosternent face au sol en pleurant. » S19V58
3. L’annonce de la bonne nouvelle, en invitant les humains à y espérer, à une vie agréable sur terre et à la félicité dans l’éternité. « Hâtez-vous donc d’obtenir le pardon de votre Seigneur et mériter un paradis aussi vaste que ciel et la terre, destiné à ceux qui croient en Dieu et à ses envoyés. C’est la grâce de Dieu qu’il accorde à qui il veut, car Dieu est le maitre de la grâce suprême. » S57V21.
4. L’avertissement des conséquences de la perversion : « ceux qui nient les preuves de
Dieu ainsi que leur rencontre avec Lui, ceux là n’auront rien à espérer de ma Miséricorde, ceux-là subiront un châtiment douloureux ».S29/23
5. la réussite par l’effort : pour comprendre le Coran il faut l’étudier et user de volonté pour mettre en application les principes.
6. l’insistance par la répétition d’exemple pour mieux ancrer le message. « nous avons proposés aux hommes dans ce Coran toutes sortes d’exemples mais la plupart des hommes refusent de se départir de leur impiété » S17V89
7. la progression par étape : Pour certaines disposition interdiction n’est pas brutale (c’est le cas de l’alcool), le Coran fait aussi usage de versets abrogeant.
III. LE CONTENU DE L’EDUCATION CORANIQUE
Il est une grande richesse et d’une variété dynamique vu que le Coran est universel et son message est eternel : « Wa ma …. » qui apprend-il à l’homme ?
- qui est l’homme ? d’où vient-il ? S50V16
- d’où vient ce monde ?
- Qui est Dieu ?
- Les relations entre l’homme et Dieu
- Les relations de l’homme avec les autres créatures.
Ce sont là des aspects essentiels des questions cosmogoniques que les philosophes et autres ont remué en vain. Ses questions correctement répondues par le Coran si bien que le suicide est faible dans les pays musulmans. Ils ne souffrent pas de l’angoisse existentielle. Ce programme comprend trois domaines :
- la foi en Allah Unique, en sa transcendance et à la responsabilité de l’homme. Le texte coranique met tout en œuvre pour purifier la foi des superstitions apportées par les païens et les gens du livre.
- L’éthique et la morale précisent les droits et les devoirs.
Le musulman a des devoirs vis-à-vis d’Allah :
- Croire en Dieu et lui obéir S4V65
- Ne rien lui associer S4V16
- Méditer ses paroles et ses œuvres S51V20
- Se souvenir de Lui, invoquer, l’aimer, le glorifier, l’adorer
La morale individuelle impose :
- d’être droit, sincère (S9V119), chaste (S21V1), de maitriser sa colère, d’être généreux combattif pour les biens, respecter les interdictions, de se repentir, d’être endurant, de jouir modérément de bonne chose (S5V87-88) ; de garder le juste milieu en toutes choses (S17V29).
Une morale familiale et sociale (devoirs envers les parents, entre époux, les enfants).
Le coran interdit à la société musulmane :
- l’injure (S4V148), iniquité (S25V19), la corruption des juges (S2V188), la diffamation etc.
Il recommande aux membres de cette société :
- d’être bienfaisant en faveur de pauvres et des faibles (S4V36)
- d’observer les engagements et leur promesse (S17V31)
- de solliciter la permission avant d’entrer chez les gens S24V27)
- de saluer en rentrant chez soi et chez autrui S24V162
- de se montrer doux et conciliant dans la relation avec les autres (S3V159)
- de rendre le bien pour le mal (S41V34-35)
- de faire l’aumône sans vanité et le plus discrètement possible S2V271
- de respecter dans leur relation le principe de fraternité humaine au delà de tout préjugé de race et de sexe S4V1, S49V13
- d’obéir dans le respect de la loi à ceux qui détiennent le pouvoir S4V59
- de consulter le peuple avant de prendre une décision importante S3V159
- de veiller au maintien de l’ordre S5V33
- se sauvegarder les biens de la communauté et de ne pas privilégier les riches S59V7
- d’indiquer sans contrainte ni provocation la voie du salut aux hommes S16V128.
- De ne pas craindre la mort. Elle viendra en son temps S3V154
- De veiller à l’établissement de la paix entre les hommes S4V114
- La liste n’est pas exhaustive.
IV- LES DEFIS DE L’EDUCATION DU MUSULMAN PAR LE CORAN
Malgré ce beau programme il demeure que plusieurs musulmans se teintent à la couleur du noble livre. Il existe une distance entre ceux que le Coran enseigne et ce que le musulman est. Les raisons en sont multiples :
- la tendance à réciter et à faire de la compétition par la belle voie en oubliant le cœur : le shahaba appliquaient et récitaient aux fuir et à mesure de la révélation.
- Dans la plupart des pays musulmans les exemples des vertueux sont remplacés par des stars mondains de sport, de film, ou autres…
- L’expansion de l’insouciance qui nous éloigne du Coran. Combien de musulman lisent-ils le Coran régulièrement
- Actualiser le commentaire du Coran.
Conclusion
Le coran est la parole d’Allah destinée aux humains pour un comportement conformes aux injonctions divines. C’est la source ultime d’éducation pour qui veut réussir sur cette terre ainsi que dans l’au-delà. Le défi pour l’humanité en général et pour les musulmans en particulier est de se pénétrer du contenu du coran et d’en faire profiter les fruits à tous.