• La fraternité en milieu scolaire

    EN GUISE D’INTRODUCTION<o:p></o:p>

    Dans l'islam, il y a des idéaux de partage et de fraternité qu'il faut exhumer et dont l'importance doit être réaffirmée. La fraternité a donc l'avantage d'être évocatrice aussi bien pour les musulmans que pour les autres croyances.<o:p></o:p>

    En effet, comment fraterniser concrètement au-delà du cercle de notre famille et de nos amis? On ne naît pas fraternel, mais on le devient. Grandir en humanité, c'est faire grandir en nous ce qu'il y a de plus humain dans l'Homme. Si nous ne nous saisissons pas de cette notion, si nous continuons de la laisser dans le placard comme un idéal de fronton, quelque chose de beau mais d'inutilisable, nous passerons à côté d'une occasion historique de la faire vivre concrètement. Nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe de laisser cet idéal en attente.<o:p></o:p>

    Dans le milieu scolaire on est appelé à vivre cette notion de fraternité avec des non musulmans. Quelle attitude face à ces derniers ?<o:p></o:p>

    De même, vous êtes amené à côtoyer des gens de sexes opposés. La fraternité constitue un challenge face à la question de la mixité.<o:p></o:p>

    I.                   LA NOTION DE FRATERNITE EN ISLAM<o:p></o:p>

    Ø  La fraternité dans le coran<o:p></o:p>

    Les versets qui évoquent la fraternité entre les croyants sont nombreux. On trouve par exemple dans sourate Al Hujurat, verset 10 :<o:p></o:p>

    « Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde »<o:p></o:p>

    Dans le verset 103  de sourate Ali Imrane, Allah (Exalté soit-il) dit :<o:p></o:p>

    « Et unissez-vous tous ensemble au «Habl» (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. »<o:p></o:p>

    Ces versets mettent d’emblée l’accent sur l’importance de la fraternité, les croyants sont des frères les uns pour les autres. Le comportement que l’on doit avoir avec nos frères est détaillé dans des hadiths.<o:p></o:p>

    Ø  La fraternité dans la tradition prophétique <o:p></o:p>

    Nous citerons là que quelques hadiths traitants de la fraternité, car ceux-ci sont nombreux, et un article est insuffisant afin de parler d’un sujet aussi vaste que la fraternité. Selon Abou moussa (qu’Allah l’agrée), le messager d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui) a dit :<o:p></o:p>

    Le croyant est pour son frère tel un édifice dont les pierres se soutiennent les unes par rapport aux autres. En disant cela, il croisa les doigt.<o:p></o:p>

    Rapporté par Al Boukhari<o:p></o:p>

    Dans un autre hadith rapporté par Al Boukhari et Mouslim (qu’Allah les agréent), le prophète (que la paix et le salut soient sur lui) a dit :<o:p></o:p>

    L’exemple des croyants dans leur amour mutuel et leur pitié l’un pour l’autre ressemble à l’exemple d’un corps, si un membre du corps sent la douleur, tout le corps souffre de l’insomnie et de la fièvre.<o:p></o:p>

    La nature de cette relation de fraternité implique également des droits et des devoirs. Dans un hadith rapporté par Abou Hurayra, le messager d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui) dit :<o:p></o:p>

    Les devoirs de tout musulman à l’égard de ses frères sont au nombre de cinq: il se doit de lui rendre le salut, de le visiter lorsqu’il est malade, de suivre son cortège funèbre, de se rendre à son invitation et de lui souhaiter que Dieu lui fasse miséricorde quand il éternue.<o:p></o:p>

    Anas (qu’Allah l’agrée) rapporte ces paroles de l’Envoyé d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui) :<o:p></o:p>

    Ne rompez pas vos relations, ne vous ignorez pas, ne vous détestez pas, ne vous enviez pas, soyez des serviteurs d’Allah fraternels. Il n’est pas permis à un musulman d’ignorer son frère plus de trois jours (ou encore: de  ne pas saluer son frère plus de trois jours).<o:p></o:p>

    (Rapporté par Boukhari et Muslim)<o:p></o:p>

    Egalement,  selon Abou Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui), l’Envoyé d’Allah (que la paix et le salut soient sur lui) a dit :<o:p></o:p>

    Ne vous jalousez pas, n’enchérissez pas les uns sur les autres, ne vous haïssez pas n’agissez pas avec perversité les uns à l’égard des autres, ne concluez pas d’achats au détriment les uns des autres, soyez, ô serviteurs de Dieu!, tous frères, le musulman est frère du musulman, il ne l’opprime pas, ne l’abandonne pas, il ne lui ment pas, ne le méprise pas. La crainte de Dieu se trouve ici, il montra trois fois sa poitrine puis ajouta: Le pire de l’iniquité est que le musulman méprise son frère musulman. Tout ce qui appartient au musulman est interdit au musulman : son sang, son bien et son honneur. (Rapporté par Muslim)<o:p></o:p>

    Ce hadith nous donne une conduite à tenir ainsi que des limites à ne pas franchir. La fraternité en Islam est un lien fondamental qui est la base de l’entraide entre les croyants.<o:p></o:p>

    En somme la fraternité islamique est la conscience que nos diversités représentent une richesse, et non une cause de peur ou de séparation.<o:p></o:p>

    Dans ce cas, la fraternité peut devenir un signe d'espoir partout où la vie en commun est en danger. Le repli identitaire et communautaire, la montée des extrêmes sont des conséquences directes et réelles de la crise de la fraternité et il est plus que jamais urgent de développer des espaces d’échanges et d’interconnaissances, de construire des liens forts entre les différentes composantes sociales de notre société, autour de projets communs et citoyens et de devenir ainsi de vrais acteurs du changement. D’où la nécessité de respect des non musulmans.<o:p></o:p>

    II.                LE MUSULMAN ET SES FRERES EN HUMANITE<o:p></o:p>

    Le respect et la gestion de la diversité sont au cœur des enseignements islamiques. A l’échelle de l’humanité, la diversité est l’expression de la volonté du Créateur : « Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté… Coran, Sourate : 5, v.48.<o:p></o:p>

    La gestion de ces différences entre les hommes exige de se rappeler une condition fondamentale. « Il vous a constitué en nations et en tribus pour que vous vous entre-connaissiez».<o:p></o:p>

    Le secret du vivre ensemble est la connaissance mutuelle fondée, non seulement sur la reconnaissance de nos similitudes, mais également sur la conscience respectueuses de nos divergences. En cela l’islam ne se suffit pas de la tolérance parce qu’on peut tolérer l’autre en l’ignorant, mais invite de façon plus exigeante au respect parce qu’il n’est point de respect sans connaissance et reconnaissance de l’autre. Or, la recherche de cette connaissance suppose un esprit curieux, ouvert, humble, critique et exigeant…<o:p></o:p>

    Il va de soi que la société n’est pas composée uniquement de musulmans, tout comme il est évident que les musulmans et les non-musulmans suivent des voies très différentes.  La vie d’un musulman est entièrement centrée sur sa croyance en Dieu.  Donc, la perception du musulman envers le non-musulman est largement déterminée par l’attitude du non-musulman envers Dieu.  Il est impossible, pour un musulman, d’avoir une véritable affinité et de ressentir un amour sincère envers une personne qui a tourné le dos à Dieu, qui refuse de se soumettre à Dieu ou, pire encore, qui ridiculise la croyance en Dieu.<o:p></o:p>

    Il n’est tout simplement pas naturel de trouver de l’amour véritable entre ces deux types de personnes.  Mais malgré ces sentiments négatifs envers le non-musulman, le musulman doit le traiter avec la plus scrupuleuse justice.  Cela s’applique à tous les non-musulmans; nombre d’entre eux ne sont pas du tout hostiles à l’islam, tandis que d’autres manifestent une haine sans équivoque contre l’islam et les musulmans. <o:p></o:p>

    L’un des principes de base, dans notre façon de traiter avec les non-musulmans, se trouve dans ce verset du Coran :<o:p></o:p>

     « Dieu ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos demeures.  Car Dieu aime ceux qui traitent (les autres) de façon équitable. » (Coran 60:8)<o:p></o:p>

    Le juste traitement est une obligation du musulman envers les non-musulmans.  Un érudit musulman bien connu, Ibn Baaz, a dit :<o:p></o:p>

    « [le musulman] ne doit pas causer de tort à une autre personne en ce qui a trait à sa vie, à ses bien et à son honneur, si le non-musulman est citoyen d’un État islamique ou jouit d’un autre type de protection.  Il doit en tout temps respecter ses droits.  Il n’a pas le droit de le voler ni de le tromper.  Il n’a pas le droit de porter atteinte à sa personne en le frappant ou en le tuant.  La protection de l’État lui garantit la sécurité en tout temps et en tous lieux. » <o:p></o:p>

    Un musulman peut socialiser avec des non-musulmans, acheter ou louer d’eux ou leur vendre des marchandises, par exemple. Ils peuvent s’inviter mutuellement à manger et discuter ensemble.  Mais de telles interactions sont inévitablement destinées à être limitées et ce, à cause des différences de croyance et de coutumes.  On pourrait dire que l’objectif ultime du musulman, en côtoyant le non-musulman, est de l’amener à embrasser l’islam, ouvrant ainsi la porte à une relation plus sincère et à une véritable fraternité entre eux.  Mais même si le non-musulman se montre hostile et impoli, le musulman sait qu’il doit répondre à son hostilité en déployant de bonnes manières.  Dieu dit, dans le Coran :<o:p></o:p>

    « La bonne action et la mauvaise ne sont pas égales.  Repousse le mal par ce qui est meilleur, et voilà que celui qui te traitait en ennemi (devient) un ami intime. » (Coran 41:34)<o:p></o:p>

    Bref, tel que l’écrit Ibn Baaz :<o:p></o:p>

    « Il est obligatoire, pour le musulman, de traiter les mécréants en usant des bonnes manières islamiques, tant que ces derniers ne combattent pas les musulmans.  Le musulman doit honorer la confiance qu’ils placent en lui, ne doit jamais les tromper, les trahir ou leur mentir.  Si un débat a lieu entre eux, le musulman doit argumenter de la meilleure manière et se montrer juste envers eux, même si la discussion s’anime.  Cela, en obéissance au commandement de Dieu qui dit, dans le Coran :<o:p></o:p>

    « Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf avec ceux d’entre eux qui ont commis des injustices. » (Coran 29:46)<o:p></o:p>

    Il est obligatoire, pour le musulman, de les inviter à faire le bien, de les conseiller de la meilleure manière et de se montrer patient avec eux, tout en entretenant le bon voisinage et en se montrant poli.  Cela parce que Dieu a dit :<o:p></o:p>

    « Invite (les gens) à suivre le sentier de ton Seigneur en usant de sagesse et de bonnes paroles.  Et discute avec eux de la meilleure façon. » (Coran 16:125)<o:p></o:p>

    Dieu a également dit :<o:p></o:p>

    « ... ayez de bonnes paroles pour les gens. » (Coran 2:83)<o:p></o:p>

    III. LA FRATERNITE A L’EPREUVE DE LA MIXITE SEXUELLE<o:p></o:p>

    La fraternité entre garçon et fille dans nos lycées et collèges doit être perçue comme  des réseaux de solidarité de proximité et qui tendent à prendre le pas sur les préjugés dont se nourrissent les campagnes de dénigrements.<o:p></o:p>

    La mixité est liée à l'histoire du système éducatif et relève d'un fonctionnement social  global, fondé sur une compétition entre les établissements et entre les familles. Or plus on hiérarchise, plus on fragmente la société. Dans ce contexte les filles en pâtissent. Alors comment les filles pourraient-elles s'en sortir ? La mixité sexuelle devient la bonne conscience de la compétition scolaire : l'instauration du libre choix de l'école par les élèves, justifiée par la mixité, aggrave les effets de l’exclusion des filles en réactivant les principes de la méritocratie, au lieu de mettre en œuvre des concepts comme la fraternité.<o:p></o:p>

    Il faut aider les filles comme les garçons à retrouver leur place dans la fraternité du milieu scolaire. Ce qui soulève une question sociétale : quelle est la place des filles et des garçons dans notre société? <o:p></o:p>

    La question de la mixité sexuelle à l'école ne peut pas être déconnectée des fins : que veut-on en faire ? Elle doit s'inscrire dans un projet pédagogique et social. Il faut s'interroger sur le bon niveau. . Il faudrait un vrai projet de société qui ne soit pas que de mots.<o:p></o:p>

    En principe, la mixité entre les hommes et les femmes n’est pas totalement rejetée ; elle est même recommandée à condition qu’elle vise un objectif noble et que l’activité elle-même soit licite, telle que l’acquisition d’une connaissance bénéfique, les bonnes actions, les projets caritatifs ainsi que beaucoup d’autres activités qui exigent les efforts et la coopération des deux sexes.  <o:p></o:p>

    Cependant, il ne faut en aucun cas y voir un appel à transgresser les limites et à oublier la nature des deux sexes. Dans toutes leurs affaires, aussi bien les hommes que les femmes doivent respecter les enseignements de l’Islam qui appellent à la coopération sur la base de la bonté et de la piété tout en respectant les règles de la moralité et de la courtoisie. 
    Les conditions devant être respectées lors de l’interaction entre les hommes et les femmes sont les suivantes : <o:p></o:p>

    Ø  Les hommes comme les femmes doivent s’efforcer de rabattre leur regard. <o:p></o:p>

    Il ne doit y avoir aucun regard lascif. Allah dit : « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. Cela est plus pur pour eux. Dieu est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Dieu, ò croyants, afin que vous récoltiez le succès. » <o:p></o:p>

    Ø  Une femme musulmane devrait s’habiller en conformité avec le code vestimentaire islamique.<o:p></o:p>

     L’habit de la femme musulmane doit, comme chacun le sait, couvrir tout le corps à l’exception du visage et des mains, sans être ni transparent, ni moulant d’une manière qui révélerait les formes du corps.  <o:p></o:p>

    Ø  Il faut adhérer aux principes généraux de la moralité. <o:p></o:p>

    En d’autres termes, une femme devrait parler sérieusement et marcher décemment, tuant dans l’œuf toute tentative de Satan de répandre l’immoralité. En outre, elle ne doit pas se parfumer lorsqu’elle quitte son domicile, car le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a dit : « Si une femme se parfume puis passe devant un groupe d’hommes et qu’ils sentent son parfum, elle se sera rendue coupable d’adultère. » <o:p></o:p>

    Ø  Il est interdit à un homme et une femme de s’isoler dans un endroit où aucun autre homme n’est présent, car le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a dit : <o:p></o:p>

    « (Dans ce cas,) leur troisième compagnon sera Satan (c’est-à-dire qu’il les mènera au péché). » Ceci s’applique également aux membres de la famille du mari comme nous en a informé le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il a dit : « Gare à l’isolement avec les femmes ! » Ils (les Compagnons) ont demandé : « Qu’en est-il d’un membre de la famille du mari, Ô Messager d’Allâh ? » Il a répondu : « Un membre de la famille du mari c’est la mort (c’est-à-dire la cause de la mort). » Cela est dû au fait qu’un membre de la famille du mari peut rester un long moment et par conséquent le risque de pécher est plus grand. 

    <o:p></o:p>

    Ø  Enfin, nous voudrions faire remarquer que tous ces contacts ne doivent pas avoir lieu de manière débridée. Ils doivent avoir lieu selon la nécessité et de manière raisonnable. <o:p></o:p>

    Lorsqu’elle est en contact avec des hommes, une femme musulmane ne doit pas oublier sa nature ou son rôle en tant que femme et en tant qu’instructrice des générations musulmanes.<o:p></o:p>

    La fraternité passe d'abord par l'instauration de règles et de limites communes<o:p></o:p>

    L’une des conditions essentielles à la fraternité est l’amour.  C’est une obligation, pour tous les musulmans, que d’aimer leurs frères en islam.  En fait, ils doivent les aimer autant qu’ils s’aiment eux-mêmes.  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :<o:p></o:p>

     « Nul d’entre vous ne croira vraiment tant qu’il ne souhaitera pour son frère ce qu’il souhaite pour lui-même. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim).<o:p></o:p>

    La culture de cet amour humain se renforce au-delà du genre. Car dans le milieu scolaire, le vécu de cet amour peut faire l’objet de plusieurs amalgames.<o:p></o:p>

    Une autre condition essentielle à cette fraternité est le soutien mutuel, l’aide et l’assistance.  Lorsque le frère du musulman est opprimé ou traité injustement, ce dernier vient à son secours, s’il le peut, par tous les moyens qui sont à sa disposition.  Dieu dit, dans le Coran :<o:p></o:p>

    « Et pourquoi ne combattriez-vous pas pour la cause de Dieu et celle des faibles parmi les hommes, les femmes et les enfants qui crient : « Seigneur!  Fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont des oppresseurs!  Assigne-nous, de ta part, un protecteur!  Et assigne-nous, de Ta part, quelqu’un qui viendra nous secourir! » (Coran 4:75)<o:p></o:p>

    Une troisième condition essentielle à cette fraternité islamique est la miséricorde entre ses membres.  Cela va au-delà d’un simple amour entre eux; cela signifie que chaque musulman est vraiment affecté, au fond de son cœur, lorsqu’il voit son frère souffrir.  Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a ainsi décrit les musulmans :<o:p></o:p>

    « Les croyants, relativement à l’amour mutuel, à l’affection et la sympathie qu’ils ressentent les uns envers les autres, sont à l’image du corps humain; lorsque l’un de ses membres souffre, c’est tout le corps qui souffre et qui réagit par la fièvre et l’insomnie. » (Sahih Mouslim)<o:p></o:p>

    Enfin, une dernière condition essentielle à la fraternité sont les actes de courtoisie.  La véritable fraternité est celle qui est mise en pratique et qui ne se résume pas qu’à de vaines paroles.  Un des aspects remarquables de l’islam est qu’il ne laisse pas les choses à un niveau hypothétique ou théorique, obligeant les individus à se demander comment ils sont censés atteindre certains objectifs ou mettre en pratique certains principes.  Par exemple, le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a parlé des gestes auxquels un musulman est en droit de s’attendre de la part de ses frères et de ses devoirs envers eux.  <o:p></o:p>

    Ainsi, parmi les actes de courtoisie qui sont d’usage en société, nous retrouvons ces six gestes mentionnés par le Prophète :<o:p></o:p>

    « Le musulman a six droits sur les autres musulmans : lorsque vous le rencontrez, saluez-le; lorsqu’il vous invite à manger, acceptez son invitation; lorsqu’il vous demande votre avis sincère, donnez-le-lui; lorsqu’il éternue et dit « alhamdoulillah », répondez : « Que Dieu soit miséricordieux envers toi »; lorsqu’il tombe malade, rendez-lui visite; et lorsqu’il meurt, suivez son cortège funèbre. »  (Sahih Mouslim)<o:p></o:p>

    Au-delà de ces six pratiques bien connues, la loi islamique encourage les musulmans à poser de nombreux autres gestes susceptibles de créer de l’amour et de la fraternité entre les croyants.  <o:p></o:p>

    EN GUISE DE CONCLUSION<o:p></o:p>

    Somme toute, en réalité, il s'agit souvent simplement d’éduquer les jeunes à la citoyenneté, d'une éducation au respect. Mais le respect ne fait pas l'alpha et l'oméga de la morale. Il y a dans notre culture humaniste tout un ensemble de vertus qu'il est important d'apprendre aux enfants: générosité, altruisme, sens de l'autre, goût des autres, sens du don et du pardon, expression de la gratitude et de la reconnaissance, compassion, amour comme philia («amitié»), amour comme agapê («charité, miséricorde»), empathie, capacité à souffrir de ce dont l'autre souffre et à se réjouir de ce qui le réjouit… C'est à cette condition-même qu'on pourra entrer dans une véritable logique de transmission et de coéducation avec les parents. L'école et la famille peuvent être complémentaires dans le renforcement de la fraternité.<o:p></o:p>


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